Être manager aujourd’hui consiste à conjuguer toutes sortes d’injonctions qui peuvent être déstabilisantes. Après la période du « command and control » voici venu le temps du « management par la confiance ».
Pour mémoire : 🧠
La confiance vient d’une attitude managériale prédictible et alignée. Les philosophes qualifient de posture éthique le fait de renoncer à l’incertitude de son propre comportement. Ainsi pour manager par la confiance, il est important de créer le contexte qui va permettre à l’équipe de devenir prédictible.
L’exercice du pouvoir, c’est décider du contexte des autres. Tout le monde peut avoir du pouvoir. Il s’agit d’être capable d’augmenter ou de réduire la zone d’incertitude de l’autre.
Or en renonçant à sa propre incertitude, le manager acceptera de perdre une grande partie de son pouvoir et peut se fragiliser dans la réussite de ses missions.
« Car le pouvoir n’est pas la hiérarchie, mais tient en grande partie à l’incertitude que l’on détient dans l’utilisation des ressources qui sont nôtres »
Nous avons pu remarquer que dans la littérature managériale actuelle, cette notion de pouvoir, pourtant centrale dans la vie des organisations et l’action collective, a disparu de tout le verbiage autour du leadership et de la confiance. Le pouvoir serait-il devenu invisible ? Non lisible ?
Il faut au manager « accepter d’être prévisible pour établir avec les salariés une relation de confiance tout en conservant sa maîtrise d’une incertitude pertinente pour son équipe et garder une part de pouvoir nécessaire pour exercer ses responsabilités. Il a donc un arbitrage à faire entre ces deux nécessités »
Confiance et pouvoir sont ainsi intimement liés et la recherche de l’équilibre entre les deux constitue la vraie difficulté à laquelle se trouve confronté tout manager.
Rappelons nous que « tout comme l’organisation n’est pas la structure, le pouvoir n’est pas la hiérarchie. »
Autant il est de la responsabilité du manager de définir clairement ce qui est non négociable, autant il appartient au groupe de réguler son propre fonctionnement, en excluant ce qui pourrait rester incontrôlable dans le comportement des membres du groupe. Cela amplifiera le degré de légitimité du manager.
Etablir des relations de confiance, aussi bien entre un manager et son équipe qu’au sein d’un groupe, est une démarche complexe et contextuelle. Elle implique de reconnaître que les relations de pouvoir sont constitutives de toute action collective et qu’elles doivent être prises en compte pour trouver un juste équilibre entre pouvoir et confiance.
🎯 Pour aller plus loin si vous le souhaitez, je vous partage l’article de François Dupuy et vous recommande son ouvrage « On ne change pas les entreprises par décret » Tome 3 du triptyque Lost in management.