Dans un monde où l’efficacité collective est la clé, la coopération n’est pas juste un atout, c’est une nécessité. Pourquoi alors, dans certaines organisations françaises, semble-t-elle reléguée au second plan ?
En tant qu’êtres humains, nous partageons tous un désir fondamental : celui d’être connectés les uns aux autres, de faire partie d’une communauté qui nous accueille et nous reconnaît. Ce besoin d’appartenance, cette quête d’une place au sein d’un groupe, nous unit, nous permet de faire « société » et d’une certaine manière contribue à faire évoluer « notre identité ».
La coopération, c’est cette force qui transforme un groupe d’individus en une équipe soudée, où chaque membre se sent investi d’une mission commune.
La coopération transforme un simple groupe en une équipe unie, chaque membre se sentant partie intégrante d’un tout. Pour y parvenir, il est crucial de développer un sentiment d’appartenance fort chez les collaborateurs. Cela commence par une approche inclusive dès l’intégration des nouveaux arrivants.
Cela a toujours été pour moi une priorité absolue, ancrée dans une approche personnelle et attentivement élaborée. Dès leur arrivée, je m’assurai que chaque nouveau collaborateur ressente non seulement le plaisir que nous avions à l’intégrer à notre équipe par le biais d’une lettre chaleureuse et personnalisée que je lui remettais en main propre dans laquelle il lui était spécifié le droit à l’erreur et l’encouragement à oser, mais aussi l’importance de sa contribution à notre mission commune et une invitation lorsqu’il maitriserait le cadre de celle-ci à l’enrichir de sa singularité.
Cela passait également par un parcours d’intégration qui allait au-delà des simples formalités administratives pour inclure des rencontres individuelles avec chaque membre de l’équipe, des sessions de travail en binôme le temps de faire /faire avec /faire faire / laisser faire et des moments informels et conviviaux de partage. Mon objectif était de tisser dès le départ un lien fort entre le nouveau venu et cet ensemble de personnes qui allait devenir Son Equipe.
L’instauration d’un « back-up » est un exemple concret de cette philosophie. En permettant à chacun de se familiariser avec les rôles et défis de ses collègues par le biais de « vis ma vie » que j’organisais régulièrement, ce système renforçait la solidarité et l’entraide, éléments fondamentaux d’une coopération efficace. Cette stratégie encourage une distribution équitable des tâches et garantit un filet de sécurité, essentiel lors des pics d’activité ou en cas d’imprévus. Ainsi chaque membre d’équipe était le back up d’un autre, et pas toujours le même !
Ce processus permet de développer dans les équipes cette envie d’appartenir à un groupe qui leur permet à la fois d’oser et de se tromper comme nous l’explique Vincent Berthelot dans son excellent livre « les 6 piliers de la coopération »,Dunod, 2023.
La mise en place de rituels comme le « feu de camp » hebdomadaire illustre parfaitement cette dynamique. Ces moments de partage et de réflexion collective offrent une opportunité de revenir sur les succès et les défis de la semaine, dans un esprit de transparence, d’apprentissage et de soutien mutuel. Chaque membre de l’équipe a ainsi l’occasion d’exprimer ses idées, ses inquiétudes, et de contribuer à l’amélioration continue des processus.
Ce rituel hebdomadaire que nous pratiquions était un moment clé de notre cohésion d’équipe. Il avait lieu tous les vendredi pendant le déjeuner, seul moment de la semaine où absolument toute l’équipe se croisait. Les thématiques du feu de camps étaient définies avec tous les membres d’équipe afin de voir quels sujets étaient à partager, à confronter.
Sa structure était la suivante :
Ces feux de camp sont devenus un pilier de notre culture d’équipe, un espace où la transparence, le soutien mutuel et l’esprit d’initiative étaient cultivés et valorisés.
Par ailleurs, l’expérience d’être la « Maison école » (formation des directeur d’exploitation au sein du château de Mareil) a renforcé cette idée de coopération et d’apprentissage continu. En plaçant les collaborateurs dans un contexte où ils peuvent expérimenter, faire des erreurs et apprendre dans un environnement sécurisé, on favorise non seulement leur développement personnel mais aussi celui de l’équipe. Cette approche pédagogique, où l’erreur est considérée comme une étape vers le succès, crée un climat de confiance et d’ouverture essentiel à la coopération.
Former les directeurs d’exploitation durant un parcours de 5 semaines au sein de ma propre équipe a permis à chacun de se développer, de se révéler, les futurs directeurs, l’équipe et moi-même.
Dans cet espace dédié, j’invitais les futurs directeurs à se plonger dans des simulations et des jeux de rôles qui reproduisaient des situations réelles de notre quotidien professionnel. Cette approche immersive permit à chacun d’expérimenter, de se tromper et d’apprendre dans un cadre sécurisant et bienveillant. Les feedbacks constants et réciproques permettant une réelle progression et intégration des savoir-faire et savoir être.
L’idée est de préparer les collaborateurs non seulement à leurs missions quotidiennes mais aussi à réagir de manière agile et réfléchie aux imprévus, renforçait ainsi leur confiance en eux et développait leur sens de l’initiative. En troisième semaine il expérimentaient le réel avec notre support discret (l’équipe et moi-même). En quatrième semaine, ils sautaient dans le bain sans filet.
Ces pratiques sont le reflet de ma conviction profonde que la coopération, l’entraide et l’apprentissage continu enrichie par la mise en place de nouveaux projets sont essentiels à l’épanouissement et à la performance d’une équipe. Chaque collaborateur est une pièce maîtresse du succès commun. Ainsi, l’envie d’appartenir à l’équipe et de la faire évoluer transcende les difficultés du quotidien et crée des relations fortes et sincères qui vont au delà du simple rapport professionnel.
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